dimanche 16 novembre 2014

Sommes-nous à la merci de la technologie ?

 Mon histoire se déroule au printemps 2013, alors que je faisais du remplacement dans les écoles primaires de Gatineau. Cette journée-là, je remplaçais l’enseignante d’anglais. Moi qui ne suis pas particulièrement fort en anglais, la journée s’annonçait plutôt périlleuse.

Dès la première période, je devais utiliser une technologie digne de l’Antiquité… Le système de son avec lecteur CD. Enfant de la génération 90, je me bombais le torse devant cet outil tellement facile à utiliser. Ma tâche était simple à accomplir. Je n’avais qu’à insérer le disque qui allait débiter les instructions et le texte à travailler dans la langue de Shakespeare et appuyer sur le petit triangle. Premier problème : rien ne fonctionne. Je suis incapable de trouver le volume pour voir si le problème ne se trouve pas là et je suis incapable de sortir le disque qui semble faire une crise d’épilepsie dans la chaine stéréo. Je dois me rendre à l’évidence, c’est moi qui devrai me charger de faire la lecture à mes élèves. Avec élégance, j’ai récité l’histoire de « Poneytail and PurpleSpikes ».

Jusqu’en juin, j’ai été victime d’intimidation de la part de ces jeunes de 4e année qui riaient en croisant Monsieur Philippe. Je crois qu’ils m’ont trouvé excellent en anglais. Merci technologie!

La deuxième et la troisième période se déroulèrent parfaitement. J’étais compétent en tant que suppléant… Les élèves étaient en examen et moi, assis paisiblement à mon bureau. Merci technologie!

La quatrième période fut catastrophique. Enfant de la génération 90, préréforme, je fus horrifié à la vue de ce tableau blanc qui trônait devant la classe. En matière de technologie, je venais d’atteindre une nouvelle étape. L’époque des rétroprojecteurs et des télévisions carrées sur roulettes me semblait soudainement très lointaine.  « Tu sais comment fonctionne le SmartBoard ? » m’a demandé l’enseignante que je venais remplacer. « Ha bin oui, ça doit pas être compliqué, j’ai un Iphone » lui répondais-je, presque gêné qu’elle puisse croire que je ne sois pas capable d’utiliser un tableau interactif. Première erreur. Incapable d’ouvrir le tableau, incapable de l’utiliser et incapable de trouver comment faire les exercices que j’avais à faire faire aux élèves. Je me suis assis au bureau et les élèves (de 3e année) m’ont fait du tutorat. Merci technologie!


Tout ça pour dire que les TIC offrent 1001 possibilités pour les élèves. Il suffit que l’enseignant soit assez compétent pour les utiliser.

Ipad obligatoire en classe – Une nouvelle tendance ?


-       - Ok tout le monde, sortez vos Ipads, on va commencer le cours.

Si nous avions entendu cette phrase il y a quelques années, nous aurions été estomaqués et nous aurions cru à une blague. C’est pourtant ce qui se dessine dans le milieu éducatif. Dans un article du Soleil (ICI), nous apprenons que l’école secondaire Du Sommet de Charlesbourg, une institution publique, oblige désormais les élèves à posséder un Ipad. La facture est, évidemment, refilée aux parents. Alors que le débat porte sur la légalité de l’affaire (le fait d’exiger aux parents d’acheter un appareil électronique qui est plutôt onéreux), je trouve intéressant de connaitre l’utilité de celle-ci sur l’apprentissage des élèves.


Présentement, tous les élèves en secondaire 1 possèdent un Ipad. Le conseil d’établissement de l’école espère que, d’ici 3 ans, tous les élèves auront leur Ipad. Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche sur les technologies de l'information en éducation, voit cette initiative d’un bon œil et espère que d’autres écoles suivront ce même modèle. Selon lui, refuser ce nouveau modèle ne ferait qu’accentuer le clivage qui existe déjà entre les écoles privées et publiques.

Dans un autre article paru en avril 2014 dans le Soleil (ICI), Karsenti soutient que les avantages du Ipad en classe surpassent ses inconvénients. Selon lui, cet outil redonnerait le goût de la lecture aux élèves et influencerait la motivation des élèves fascinés par cet objet.

Le principal inconvénient resterait toutefois le contrôle du Ipad. Comment l’utiliser en classe sans que les élèves se connectent sur Facebook ou sur Instagram ? En les responsabilisant dit Thierry Karsenti.


Que pensez-vous, mes chers collègues, de l’utilisation du Ipad en classe ? À prescrire ou à proscrire ? 

vendredi 14 novembre 2014

Coup de coeur - Mommy


Lorsque le dernier film de Xavier Dolan est sorti au cinéma, plusieurs ont dénoncé la  qualité de la langue employée dans cette œuvre. On a décrié cette langue purement québécoise dans Le Devoir (ICI), dans le Journal de Montréal (ICI) et on a défendu le réalisateur dans La Presse (ICI et ICI) et encore une fois, dans Le Devoir. (ICI). Bien sûr, plusieurs ont aussi parlé de la qualité de ce film qui risque de se retrouver aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger.

J’ai eu la chance d’aller voir Mommy lorsqu’il est sorti au cinéma. Ce film raconte l’histoire d’une mère veuve et monoparentale qui doit s’occuper de son fils avec des troubles d’hyperactivité et de violence qui s'est fait expulser d’un centre jeunesse. Cependant, le retour à la maison ne se fera pas sans heurts.

La première chose que j’ai remarquée lors de l’écoute du film, est le jeu des acteurs. Anne Dorval et Antoine Pilon sont tout simplement phénoménaux dans leurs rôles respectifs. Suzanne Clément, qui incarne la voisine, joue tout aussi, mais plus en nuances. Il y a plusieurs scènes explosives qui passeront assurément à l’histoire. Les moments de confrontations entre la mère et le fils sont particulièrement efficaces, quoique choquants.

Malgré sa durée (près de 2h30), le film passe en un coup de vent. Le scénario est bien maitrisé et la réalisation est impeccable. Dolan opte cette fois-ci pour la sobriété. Il parvient à nous faire ressentir l'oppression de certaines scènes et la luminosité de d'autres scènes. D'ailleurs, une scène où les personnage font du "lipsync" sur une chanson de Céline Dion est particulièrement éloquente. Mommy est le film de Xavier Dolan que je préfère, trouvant les autres un peu trop pompeux et grandiloquents. À voir et à revoir!


Voici la bande-annonce du film:


Un extrait de la scène de "lipsync" sur une chanson de Céline Dion : 



vendredi 17 octobre 2014

La technologie à la rescousse!

Une problème grandissant...

Les troubles de l’apprentissage chez les élèves préoccupent de plus en plus les enseignants et le personnel de soutien. De plus en plus d’enfants reçoivent des diagnostics de dyslexie, de dysorthographie, de dysphasie ou encore de dyspraxie. En 2010, les chiffres du ministère de l’Éducation parlaient d'une hausse de 37% en seulement 7 ans. Heureusement, avec les percées technologiques, il existe de plus en plus de ressources qui viennent en aide à ces jeunes. Ces ressources technologiques aident ces élèves pour qui l’apprentissage peut devenir un vrai calvaire.

Qu'est-ce qu'un trouble de l'apprentissage?

Tout d’abord, il est important de faire la distinction entre les troubles de l’apprentissage et les difficultés d’apprentissage. Alors que les difficultés sont des problèmes temporaires liés à des facteurs internes, les troubles sont diagnostiqués par des spécialistes et ils sont permanents. Si un enfant est dyslexique, il le sera toute sa vie. Les troubles de l’apprentissage sont surtout reliés à une carence au niveau du traitement de l’information.

La technologie comme solution

Devant le nombre grandissant de décrocheurs, les spécialistes en sont venus à une conclusion. Et si la technologie pouvait venir en aide à ces élèves ? Ces outils sont de véritables bouées de sauvetage pour ceux pour qui quelques lignes à écrire deviennent un véritable casse-tête. Ils facilitent l’apprentissage, encouragent les élèves à persévérer et compensent les sévères difficultés que les jeunes peuvent éprouver. Un logiciel qui suggère des mots lors de l’écriture d’un texte peut amener un élève qui était à 45% à 65%. Au lieu de se décourager devant une tâche qu’il juge impossible à réaliser, l’enfant utilise les outils à sa disposition pour réussir cette même tâche.

N'importe qui peut y avoir accès ?

Selon moi, l’accès à ces technologies est une bonne chose pour les élèves qui ont des troubles d’apprentissage à condition que cela soit très bien encadré. Comme les spécialistes le mentionnent, il doit d’abord  y avoir l’élaboration d’un plan d’intervention. L’aide technologique doit être là pour venir combler un besoin clair. Si un enfant n’aime pas écrire, il n’aura pas le droit à des outils technologiques. Si, par contre, il mélange les lettres et n’est pas capable d’écrire des mots correctement malgré toute sa bonne volonté, il pourra utiliser ces outils. L’élève sera ensuite évalué et suivi afin de connaitre ses réels troubles et connaitre l’évolution de ceux-ci.   

L'adaptation est la clé...

Finalement, il s’agit d’une question plutôt complexe. Avec le nombre grandissant d’élèves qui ont des troubles d’apprentissage, les outils technologiques feront de plus en plus leurs entrées dans les classes ordinaires. Les enseignants doivent être suffisamment formés pour être en mesure de comprendre ces logiciels afin de venir en aide aux jeunes. Il ne faut pas voir cela comme une béquille, mais plutôt comme une source d’espoir pour ceux qui n’ont pas choisi d’être constamment en difficultés.

lundi 13 octobre 2014

Que faire avec Antidote ?


Antidote est un logiciel qui corrige les textes. Avec Le Conjugueur et L'OQLF, les élèves sont en mesure de ne plus faire d’erreurs dans leurs textes. Présenté comme cela, Antidote n’a pas l’air plus excitant qu’un dictionnaire ou une grammaire. Pourtant,  il offre beaucoup plus que cela et avec un peu d’imagination, un enseignant pourrait rendre ce logiciel amusant pour ses élèves. Voici deux exemples de possibilités :

Le Classique

Rien de compliqué. L’élève doit corriger un texte garni de fautes. Pas très excitant. Bref, passons.

Fais-moi une scène

Cette activité peut être réalisée en français et en art dramatique simultanément. L’élève doit utiliser l’application « mots aléatoires » (l’icône du petit chapeau). Il doit sélectionner l’option pour n’avoir que les personnages. Il doit ensuite appuyer sur le chapeau qui lui sortira le nom d’un personnage célèbre. Il devra ensuite faire une recherche plus approfondie sur celui-ci afin de lui écrire une courte biographie en faisant ressortir les traits de caractère qu’il associe à son personnage. L’élève sera jumelé à un autre qui aura, lui aussi hérité d’un personnage au préalable. Dans le cadre de leur cours de français, les deux devront créer et écrire une petite saynète (merci à Antidote pour la correction de ce mot) mettant en vedette les deux personnages.  Une scène qu’ils joueront dans leur classe d’art dramatique. Pensez-y ! Un souper au restaurant entre Marilyn Monroe et Charlie Chaplin, une sortie de pêche entre Louis Braille et Pauline Marois ou encore un huis clos avec Blanche-Neige et Aladin.
Qui a dit qu’Antidote  ne pouvait servir qu’à corriger des écrits ?